Depuis plusieurs années, le gouvernement du Canada intensifie ses efforts pour attirer des immigrants francophones dans les communautés hors Québec.
Ces efforts sont motivés par le déclin des populations francophones à travers le pays et par l’importance d’assurer leur survie et de renverser une tendance qui menace le tissu même de la dualité linguistique au Canada.
En général, les ressortissants étrangers francophones sont plus enclins à choisir le Québec comme destination d’immigration au Canada. Le Québec est l’unique province du Canada où le français est la seule langue officielle et près de 80 pour cent des Québécois ont le français comme première langue, selon Statistique Canada.
La francophonie canadienne s’étend toutefois bien au-delà des frontières du Québec, et ce dans de nombreuses communautés à travers le pays.
Pour assurer la vitalité et la pérennité de ces communautés, les associations francophones et acadiennes travaillent activement pour attirer, recruter, accueillir et intégrer les nouveaux arrivants francophones.
Le gouvernement du Canada s’est fixé comme objectif que 4,4 % des immigrants francophones s’établissent hors du Québec d’ici 2023. Le ministère de l’Immigration a également investi des fonds supplémentaires dans les services d’établissement pour les immigrants francophones au cours des dernières années. Plus récemment, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a augmenté le nombre de points accordés aux candidats francophones et bilingues dans le système Entrée express.
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L’immigration francophone hors Québec en 2020
Les efforts récents ont conduit à une croissance progressive du nombre de nouveaux arrivants francophones dans tout le Canada. Ceci, bien sûr, jusqu’à l’année dernière où presque toutes les provinces ont connu une baisse du nombre de nouveaux résidents permanents francophones, selon les données d’IRCC.
Par exemple, l’Alberta a enregistré 465 nouveaux résidents permanents francophones en 2020, alors qu’ils étaient 600 en 2019, soit une baisse de près de 23 pour cent. Le Nouveau-Brunswick a connu une baisse de plus de 25 pour cent. L’Ontario, qui compte la plus grande population francophone en dehors du Québec, a connu une baisse de 35 pour cent des nouveaux résidents permanents l’année dernière.
Seuls 184 370 nouveaux immigrants sont arrivés au Canada en 2020, ce qui est bien inférieur à l’objectif de 341 000 fixé par IRCC. Il s’agit de l’année la plus faible pour l’immigration canadienne depuis 1998. Néanmoins, le bon début de l’année en cours semble indiquer que le Canada est bien placé pour atteindre son ambitieux objectif d’accueillir 401 000 immigrants d’ici la fin de l’année.
Parler français peut-il être un atout pour immigrer dans une province canadienne autre que le Québec ?
La réponse à cette question est oui.
Cela est vrai non seulement en ce qui concerne l’obtention d’un permis de travail, mais aussi pour ceux qui cherchent à immigrer au Canada de façon permanente.
En 2016, le Canada a lancé une option de permis de travail appelée Mobilité francophone. Il s’agit du dernier ajout au Programme de mobilité internationale (PMI). Mobilité francophone vise à faciliter l’embauche de travailleurs qualifiés de langue française ou bilingues pour les employeurs de certaines régions du Canada en dehors de la province du Québec.
Ce volet accélère le processus d’embauche de travailleurs étrangers francophones ou bilingues dans des postes de gestion, professionnels, techniques ou de métiers spécialisés si l’offre d’emploi est située dans une communauté francophone minoritaire à l’extérieur du Québec. Il permet aux employeurs canadiens d’éviter le processus d’Étude d’impact sur le marché du travail (EIMT), qui est souvent requise lors de l’embauche de talents étrangers.
En ce qui concerne la résidence permanente, les francophones reçoivent des points supplémentaires dans le cadre du principal système de sélection des immigrants travailleurs qualifiés du Canada, connu sous le nom d’Entrée express. Conçu pour sélectionner les candidats qui répondent aux critères du Programme fédéral des travailleurs qualifiés, de la Catégorie de l’expérience canadienne et du Programme des travailleurs des métiers spécialisés, le système reconnaît les compétences linguistiques en français et accorde des points pour les niveaux élevés de maîtrise de la langue française. Cela signifie qu’entre deux candidats ayant une expérience professionnelle et une formation similaire, un candidat qui maîtrise le français a de meilleures chances de réussite qu’un autre qui ne maîtrise que l’anglais.
En plus du système Entrée express, le Canada a un Programme de candidats des provinces (PCP) qui connaît beaucoup de succès. Celui-ci permet aux gouvernements provinciaux d’administrer leurs propres volets d’immigration, et plusieurs ont mis en place des voies spécialement conçues pour recruter des francophones et les aider à s’intégrer dans les communautés francophones. C’est le cas du volet des travailleurs qualifiés francophones du Programme ontarien des candidats à l’immigration (POCI), qui permet aux candidats d’Entrée express ayant des compétences en français de niveau avancé d’obtenir une désignation provinciale améliorée.
La Nouvelle-Écosse invite également assez régulièrement des candidats francophones dans le cadre de son volet Priorités du marché du travail.
En outre, les PCP permettent aux candidats de soumettre des résultats de tests confirmant leurs compétences en français dans le cadre de volet qui tiennent compte des compétences linguistiques. Les compétences linguistiques en français ne sont donc pas considérées comme moins valables que les compétences linguistiques en anglais pour bon nombre de volets du PCP.
Quelle est la meilleure façon d’immigrer au Canada en tant que francophone ?
Tout dépend de vos objectifs.
Si vous souhaitez poursuivre vos études, il existe au Canada des dizaines d’établissements réputés qui proposent un enseignement et des programmes français ou bilingues de qualité, tant au niveau collégial qu’universitaire. La voie du permis de travail a pour but de vous permettre de décrocher un emploi et d’avoir ainsi une certaine sécurité financière à votre arrivée au Canada.
Après avoir passé un certain temps au pays, si vous appréciez l’expérience, vous pourrez commencer à envisager les diverses possibilités d’immigration permanente. Si, par contre, vous souhaitez immigrer de façon permanente et ne voulez pas être restreint par les conditions d’un permis de travail, demander la résidence permanente dans un premier temps pourrait s’avérer être la meilleure option pour vous.
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